Interventions tenues le 21 mai 2024 lors du 148ème congrès du Comité des Travaux Historiques et Scientifiques (CTHS).
Ce dernier a été fondé par Guizot en 1834.
Guizot entre histoire, mémoire et politique par Laurent Theis
Guizot entra en histoire, comme professeur, en 1812, et en politique, comme haut fonctionnaire, en 1814. Il avait derrière lui sa carrière d’homme d’État, exercée jusqu’au sommet, et l’essentiel de son œuvre d’historien, considérable et partout saluée, lorsque, en 1857, il entreprit d’écrire des Mémoires pour servir à l’histoire de mon temps. Ces huit volumes achèvent de lier entre eux les trois éléments de son activité publique. C’est à leur lumière que prend sens la continuité d’une trajectoire intellectuelle que les aléas de la conjoncture n’ont guère infléchie. Comment l’écrivain met en application les exigences de l’historien et fait valoir les idées du politique, comment le fondateur du CTHS et le principal ministre de la monarchie de Juillet se réunissent dans l’illustre mémorialiste à la retraite, telle est la ligne directrice que pourrait suivre une courte intervention sans prétention scientifique, à titre de commémoration du cent cinquantenaire de la mort de Guizot, le 12 septembre 1874.
Laurent Theis, Historien, Membre de la société savante : Société de l’histoire du protestantisme français, Président d’honneur.
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François Guizot épistolier, historien et mémorialiste : les correspondances académiques, politiques et diplomatiques d’un acteur et témoin du XIXe siècle par Marie Dupond
Même si de nombreuses études de la pensée historique et politique de François Guizot (1787-1874) ont été écrites, en 1987 Guizot n’avait pas encore sa biographie, de même, le fonds Guizot n’a pas encore fait l’objet d’un inventaire analytique, systématique et exhaustif. Le premier obstacle évoqué par les biographes est l’immensité des sources. Le fonds Guizot, et tout spécialement les 47.000 folios de correspondance, posent donc un défi archivistique et historiographique. Les outils et méthodes numériques présentent les caractéristiques pour le relever. Je présenterais les résultats et les enjeux de l’édition de sa correspondance en environnement numérique. L’étendue et le volume ne constituent pas les seules difficultés posées par le fonds Guizot. Il faut en souligner la richesse thématique et interroger le soin qu’il a pris pour conserver et classer les lettres reçues et la copie de celles qu’il écrivait, en demandant souvent le retour de ses propres lettres. L’importance de la correspondance dans la vie et l’œuvre de l’historien et du mémorialiste apparaît en envisageant le temps qu’il y a consacré, son rôle dans son information et la formation de sa pensée, tout en conduisant à envisager les liens entre son œuvre autobiographique et sa correspondance.
Marie Dupond, Docteur en épistémologie et histoire des sciences et des techniques, chargée de mission à l’École normale supérieure (ENS).
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