Prix Guizot-Institut de France 2018

Assemblée réunie pour le troisième Prix Guizot de l'Institut

Le 8 octobre 2018 à l’Institut de France, le Prix François Guizot-Institut de France a été décerné à Olivier Grenouilleau pour son ouvrage :

La révolution abolitionniste, Editions Gallimard.

La révolution abolitionniste - Olivier Grenouilleau

« Dans cette nouvelle étude d’histoire globale, Olivier Grenouilleau revisite à neuf les trois grandes dimensions d’un très vieux sujet : chronologique, en remontant dans le passé à partir des XVIIIe et XIXe siècles, parfois jusqu’à l’Antiquité ; géographique, en portant le regard au-delà du monde occidental, jusqu’à la Chine, au Japon et aux mondes musulmans ; thématique, en dépassant l’histoire des religions, pour se pencher sur l’analyse de la pensée et des pratiques politiques, la géopolitique et les relations internationales.
Loin de se réduire à la France et à Victor Schœlcher ou aux États-Unis et à l’Atlantique colonial, la question de l’abolitionnisme couvre en effet un large spectre. Si l’esclavage n’est jamais allé de soi (sinon pourquoi aurait-on inventé tant d’alibis pour le légitimer?), ce n’est qu’à partir de la fin du XVIIIe siècle que des hommes se sont élevés afin non de le réformer ou de l’«humaniser», mais de l’abolir.
L’auteur montre que ce caractère profondément révolutionnaire et largement méconnu du projet abolitionniste se conjuguait avec un réformisme de l’action. Apparu autour de quelques hommes inscrits dans des réseaux internationaux, il s’est incarné dans la création de sociétés abolitionnistes, qui, via la Grande-Bretagne, parviendront à le transformer en une croisade planétaire.
Quoique fondé sur des valeurs profanes et religieuses, l’abolitionnisme dut sans cesse se justifier sur le terrain de l’utile, et notamment de l’économie politique. Cela n’alla pas sans des relations ambiguës entre abolitionnisme et colonisation, au nom d’un «commerce légitime» avec l’Afrique en particulier. Au final, Olivier Grenouilleau montre comment le projet abolitionniste a pu s’élever d’un combat solitaire de quelques individus à un phénomène global inaugurant une liste ininterrompue de conquêtes au nom des droits de l’homme.»

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Olivier GrenouilleauOlivier Pétré-Grenouilleau, né le 20 avril 1962 à Rumilly (Haute-Savoie), est un historien français, spécialiste de l’histoire de l’esclavage, professeur depuis 1999 à l’Université de Bretagne-Sud et depuis 2007 à Sciences Po Paris où il succède à Jean-Pierre Azéma.
Il étudie depuis 1990 les traites négrières et plus particulièrement la traite négrière nantaise.
De 1999 à 2004, il est nommé membre junior de l’Institut universitaire de France. Il est ainsi en mesure de rédiger un ouvrage de synthèse qui porte à la connaissance des lecteurs français les nombreux travaux effectués par les historiens américains ou britanniques sur le sujet Les Traites négrières. Essai d’histoire globale. Il reconsidère le sujet de la traite des Noirs, de façon globale, et sous ses différents aspects :
• traite orientale ;
• traite intra-africaine ;
• traite occidentale.

Il a rejoint en 2009 le groupe Histoire et Géographie de l’Inspection générale de l’Éducation
Il est par ailleurs l’auteur de nombreux ouvrages.

Xavier Darcos, Jean-Claude Casanova, Olivier Grenouilleau et Stéphane Coste.

Xavier Darcos, Jean-Claude Casanova, Olivier Grenouilleau et Stéphane Coste.

      Écouter l'ensemble des discours prononcés lors de la remise du prix 2018.

Lire le discours de Xavier Darcos, chancelier de l’Institut de France

Lire le discours de Jean-Claude Casanova, président du jury et membre de l’Institut

Lire le discours de Stéphane Coste, descendant de François Guizot et président de l’association François Guizot

Lire le discours d’Olivier Grenouilleau, lauréat du Prix Guizot de l’Institut